Les bœufs musqués : faits et chiffres
Compte tenu de la violence de leur vie, on peut s'étonner que les bœufs musqués vivent aussi longtemps. Vingt ans, après tout, c'est beaucoup lorsque vous chargez, donnez des coups de pied et donnez des coups de tête aux membres de votre troupeau.
Mais c'est la vie dure du bœuf musqué moyen.
Les bœufs musqués sont un groupe d'animaux robustes, pourvus de sabots et de poils, plus proches des chèvres et des moutons que de toute autre espèce, même des bœufs. Connus dans la nomenclature binomiale sous le nom d'Ovibos moschatus, les bœufs musqués doivent leur nom anglais à la forte odeur que dégagent les mâles pendant la saison des amours.
Nous voyons parfois des bœufs musqués au Groenland, qui nous regardent comme pour nous dire : "Qu'allez-vous faire à ce sujet ?
Pour remédier à cette injustice, voici huit faits intéressants sur cet animal arctique agressif mais très apprécié.
1. La laine de bœuf musqué est l'une des fibres naturelles les plus chaudes de la planète
Nous avons déjà mentionné que la fourrure de Renard pol aire est l'une des fibres les plus isolantes produites par un animal, mais la fourrure de bœuf musqué est un concurrent particulièrement proche.
Les bœufs musqués ont deux couches de fourrure : la couche extérieure, appelée "poils de garde", et la couche intérieure, appelée "qiviut". Les poils de garde sont grossiers et longs et atteignent presque le sol, repoussant l'eau et bloquant les rayons ultraviolets. Le qiviut est résolument différent.
Le qiviut est une sous-laine douce que les bœufs musqués perdent chaque printemps. Elle est plus résistante que la laine de mouton, huit fois plus chaude et, semble-t-il, plus douce que le cachemire. Elle ne rétrécit pas dans l'eau et est très résistante, pouvant durer plus de 20 ans si elle est bien entretenue.
Il n'est donc pas surprenant que son prix soit élevé.
2. La garde des troupeaux est un rituel social essentiel pour les bœufs musqués
Les bœufs musqués sont des animaux de troupeau, formant des groupes de 12 à 24 membres. Pendant l'été arctique, ces troupeaux se dispersent légèrement et ne comptent plus que 8 à 20 bœufs musqués par troupeau.
Les bœufs musqués n'ont pas de territoire, mais ils marquent leurs sentiers à l'aide de glandes préorbitales situées sous leurs yeux, qui sécrètent des marqueurs olfactifs.
Les bœufs musqués mâles dominants chassent leurs concurrents des meilleures sources de nourriture en donnant des coups de patte au sol, en balançant la tête, en rugissant et en se livrant à des rituels de " ruée et de fesses ". Ils peuvent même donner des coups de pied à d'autres mâles, comme ils le font avec les femelles pendant la saison des amours, ou parfois se moquer d'eux.
Toutefois, lorsqu'ils sont menacés, les troupeaux de bœufs musqués se regroupent. Formant un cercle protecteur avec leurs cornes dirigées vers l'extérieur, les taureaux constituent la première ligne de défense.
3. Le régime alimentaire du bœuf musqué est strictement végétarien
Les saules arctiques, les herbes, les plantes ligneuses, les lichens et les mousses constituent le régime alimentaire du bœuf musqué. Les bœufs musqués ont donc tendance à rester dans les zones humides, comme les vallées fluviales, et ne se déplacent en altitude que pour éviter les fortes chutes de neige de l'hiver.
Pendant l'hiver, les bœufs musqués ont tendance à se nourrir de saules. Cependant, lorsque la nourriture est plus facile à trouver, ils préfèrent les herbes plus luxuriantes et nutritives.
4. L'élevage est une affaire difficile pour les bœufs musqués
Comme nous l'avons déjà mentionné, l'ordre social du bœuf musqué est largement basé sur une hiérarchie agressive de mâles dominants subordonnant les juvéniles et les mâles moins agressifs. Leur relation avec les femelles, en particulier pendant la saison des amours, n'est pas différente.
Atteignant la maturité sexuelle à l'âge de trois et cinq ans respectivement, les bœufs musqués femelles et mâles entament leur rituel de reproduction au début du mois de juillet.
Les mâles se chargent et s'éperonnent mutuellement jusqu'à ce que les subordonnés cèdent, créant ainsi des harems d'environ six femelles. Les bœufs musqués se regroupent en un seul troupeau à la fin de l'été, après quoi les femelles mettent bas. Ces femelles deviennent alors agressives et décident des zones de pâturage.
Les veaux naissent d'avril à juin. Ils sont nourris au lait de leur mère pendant deux mois, mais sont prêts à rejoindre le troupeau quelques heures après leur naissance.
5. Les bœufs musqués ont une tête très protectrice
Vous vous demandez peut-être comment les bœufs musqués font pour survivre à tous ces coups de tête sans se transformer en lemmings baveux et décérébrés, en particulier au début de la saison des amours.
En fait, ils s'en sortent remarquablement bien.
Une poche d'air protectrice entre le cerveau et le crâne du bœuf musqué empêche ces deux parties vitales de leur anatomie d'entrer en contact par choc, évitant ainsi toute lésion grave du cerveau de l'animal. En d'autres termes, les bœufs musqués sont les pires adversaires de boxe au monde.
6. Malgré leur taille et leur force, les bœufs musqués ont quelques prédateurs
Même les animaux les plus robustes ont des prédateurs (humains ou autres), y compris les bœufs musqués.
Les bœufs musqués sont souvent la proie des loups arctiques, qui sont d'ailleurs à l'origine d'environ la moitié de leurs décès par prédation. Les Ours polaires tuent aussi parfois des bœufs musqués, et les grizzlis sont connus pour s'attaquer aux troupeaux les plus méridionaux.
Cependant, la mort par l'ours ne concerne généralement que les bœufs musqués très jeunes ou très âgés, soit ceux qui font partie de sous-troupeaux plus petits, soit ceux que les défenses du troupeau n'ont pas réussi à protéger.
7. Les bœufs musqués ont survécu à la dernière période glaciaire
Le fait d'avoir survécu à une période glaciaire donne une certaine crédibilité à l'espèce.
Le bœuf musqué est l'une des deux seules espèces arctiques à pouvoir revendiquer cet exploit (l'autre étant le renne). Il a émergé de l'ère du Pléistocène il y a environ 10 000 ans. Mais ses effectifs ont été fortement réduits, seule la population nord-américaine ayant survécu.
Cette population s'est progressivement déplacée à travers l'archipel arctique canadien, pour arriver au Groenland via l'île d'Ellesmere vers 350 de notre ère, dans la dernière partie de l'Halocène, notre époque géologique actuelle.
8. De plus, les bœufs musqués se sont remis d'une quasi-extinction
Comme si le fait d'avoir traversé une période glaciaire n'était pas suffisant, les bœufs musqués sont également revenus d'une quasi-extinction en Amérique du Nord.
À la fin du XIXe siècle, il ne restait pratiquement plus de bœufs musqués dans les régions septentrionales de l'Amérique du Nord. Malgré cela, cette population s'est renouvelée grâce à l'introduction de 34 bœufs musqués en provenance du Groenland dans les années 1930.
Aujourd'hui, on estime entre 80 000 et 125 000 le nombre de bœufs musqués vivant dans le monde, et leur état de conservation est peu préoccupant.
Bravo, bœufs musqués. Vous nous rendez fiers.