Date: |
20.03.2017 |
Position: |
064°38' S / 062°36' W |
Le vent: |
N/E 3-4 |
Météo: |
nuageux |
Température de l'air: |
+1 |
Aujourd'hui, nous nous sommes réveillés en Antarctique, entourés de montagnes majestueuses et de petits icebergs flottant près du rivage, alors que nous naviguions vers le sud dans le détroit de Gerlache. Et puis, les voilà : Des coups ! Pas un ou deux, mais des souffles de baleine sont apparus tout autour du Plancius alors que nous approchions de notre premier site de débarquement, l'île de Cuverville. Cette matinée a été marquée par de nombreuses premières ! Premières Baleines à bosse, premiers Manchots, premier débarquement, première montée dans les zodiacs........La moitié du groupe est allée à terre pour notre première rencontre avec les Manchots papous, tandis que les autres ont fait une croisière en zodiac, et nous avons échangé les groupes à terre, de sorte que tout le monde a pu profiter de la splendeur du paysage et des spectacles de la faune à la fois dans l'eau et sur terre. La plupart des Baleines à bosse étaient plutôt dociles, et nous avons pu dériver à côté d'elles dans nos zodiacs et les écouter dormir et ronfler. Certaines baleines émettaient de très forts bruits de trompette ou de reniflement, que notre biologiste spécialiste des baleines nous a expliqué comme étant des sons de communication. Certaines baleines étaient plus actives et nous avons eu la chance de les rencontrer de très près. Plusieurs baleines sont passées juste sous les zodiacs, nous permettant d'apprécier leur taille gigantesque et leurs longues nageoires pectorales blanches. Certaines baleines ont même sorti la tête de l'eau pour nous regarder, ce que nous avons appris à appeler "espionnage" en termes scientifiques. Au loin, on aperçoit quelques baleines qui font du lob tailing (battement de queue à la surface de l'eau).
Enfin, de dociles Otaries à fourrure crabiers et des otaries à fourrure antarctiques sur la banquise nous ont permis de nous approcher et de prendre de superbes photos. Pendant ce temps, à terre, les passagers se faisaient inspecter par de jeunes Manchots papous curieux. Les jeunes de cette année se sont approchés de nous, picorant nos bottes et nos pantalons, et nous suppliant de leur régurgiter du krill (offre que nous avons gentiment déclinée). Voilà pour la règle des 5 m de distance. Nous avons obéi, mais les manchots ne l'ont manifestement pas fait. Certains manchots adultes étaient encore occupés à nourrir leurs petits, tandis que d'autres avaient déjà commencé leur mue annuelle. Les manchots avaient l'air d'un groupe misérable, entouré de piles de plumes blanches, le dos courbé et la tête rentrée. Les manchots en mue ne sont pas imperméables, ils doivent donc rester assis, attendre et jeûner jusqu'à ce que toutes leurs nouvelles plumes aient poussé. Plusieurs labbes patrouillaient sur la plage, toujours à l'affût de nourriture (généralement un manchot mort ou affaibli). Nous sommes également tombés sur des colonnes vertébrales et des côtes de baleines, qui nous rappellent brutalement la période de la chasse à la baleine, il y a moins de 100 ans, lorsque les Baleines à bosse qui se trouvaient juste à côté du rivage n'auraient pas eu une existence aussi paisible.
De retour à bord, les discussions allaient bon train dans le salon pendant le déjeuner, qui était pour beaucoup le premier repas digne de ce nom qu'ils prenaient et qu'ils gardaient après le passage du Drake. Mais pas de repos pour les méchants.... Nos observateurs aux yeux d'aigle ont repéré de grandes nageoires devant le navire. Des orques ! Et un grand groupe de 18 à 20 individus, en deux sous-groupes, avec plusieurs jeunes baleineaux et quatre grands mâles (facilement reconnaissables à leurs énormes nageoires dorsales). Tout le monde s'est précipité sur les ponts, appareil photo à la main. Certains regrettent de ne pas avoir pris le temps d'ajouter quelques couches de vêtements supplémentaires, mais qui a froid quand un spectacle grandiose se déroule sous nos yeux ? Les orques se déplaçaient et sont passées à plusieurs reprises à proximité de la proue du Plancius, sous les applaudissements. Notre biologiste nous a expliqué plus tard qu'il s'agissait d'Orques de type B, connues pour chasser les phoques et les pingouins. Mais quelque chose semblait étrange, et nos biologistes à bord se sont gratté la tête.... Il y avait des Otaries à fourrure antarctiques mélangées aux Orques. Nous avons d'abord pensé que les Orques chassaient les phoques, mais il est vite apparu que ce n'était pas le cas. Au contraire, les otaries à fourrure recherchaient activement les orques, sautant juste à côté d'elles et tourbillonnant autour d'elles. C'était un mélange de nageoires et d'ailerons, avec de temps en temps une grosse éclaboussure. Plus tard, pendant la récapitulation, Sonja a raconté cette rencontre étonnante et a expliqué qu'il ne s'agissait certainement pas d'une attaque de prédateurs, car les otaries à fourrure semblaient suivre les Orques en déplacement et cherchaient activement à interagir avec elles. On ne sait pas pourquoi les otaries à fourrure agissent ainsi, et le fait d'être témoin de ce comportement inhabituel a été une expérience très spéciale pour tout le monde ! Bientôt, nous sommes remontés dans les zodiacs pour notre croisière de l'après-midi dans le port de Foyn. Plusieurs baleines à bosse au repos et reniflant nous ont offert une distraction bienvenue en route vers l'épave du cargo baleinier Governøren qui, en 1915, s'est délibérément échoué dans l'un des ports après qu'un incendie se soit déclaré à bord et ait menacé de détruire toute la précieuse cargaison d'huile de baleine. L'épave n'est que partiellement submergée et se trouve dans un étonnant amphithéâtre de murs de glace. Deux canots de sauvetage en bois étaient visibles au coin de la rue, et plusieurs otaries à fourrure ainsi qu'un Manchot à jugulaire solitaire dans la colonie de Cormorans offraient un divertissement supplémentaire. La sortie a été légèrement humide et mouillée, et nous étions heureux de retourner au navire pour un bref récapitulatif et un briefing, ainsi qu'un dîner copieux après cette première journée riche en action en Antarctique.